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A propos

Un entretien avec Clarisse Crémer : « HEC m’a aidée à oser »

40 jours après avoir brillamment achevé sa première participation au Vendée Globe en battant un record du monde féminin, l’ancienne présidente du Club Voile HEC partage son expérience avec trois étudiants de ce même Club, accompagnés du journaliste de l’équipe de  communication d’HEC. Clarisse revient aussi sur ses expériences au sein de l’école, son engagement auprès des sans-abri, son propre avenir et son désir d’inspirer de futures navigatrices.

Interview Clarisse Crémer - Etudiants d'HEC Paris

Comment vous sentez-vous après ce voyage en solitaire durant 87 jours ?

Oh, tout va bien, merci ! J’avoue être encore un peu éreintée – cela prend du temps pour se remettre d’une aventure pareille. J’ai eu un temps de décrochage, mais je m’y remets peu à peu. En ce qui concerne la voile, j’ai fait une journée avec mon mari qui prépare le Figaro (la 52ème édition de la Solitaire du Figaro, qui aura lieu du 22 août au 19 septembre 2021, NDLR).

Interview Clarisse Crémer - HEC Paris
Clarisse Crémer pendant l'entretien avec les étudiants d'HEC, le 15 mars

Charlotte Reibell (présidente Club Voile HEC, M1) : Lorsque vous dirigiez le Club il y a 10 ans, comment imaginiez-vous la suite de votre parcours ? Vous vous voyiez déjà faire le Vendée Globe ?

Pas du tout (rires) ! En 2011, je ne savais pas trop ce que j’allais faire de ma vie. Je n’imaginais pas faire de la voile, en dehors des loisirs et des vacances. Quand j’ai fait ma première grande course, c’était comme si je m’étais lancée dans l’ascension du Mont Blanc ou un autre défi similaire, c’était le délire d’un moment. Par la suite, on peut dire que j’ai été un peu happée par cette passion du bateau.

Joséphine Lamé (L3) : Rétrospectivement, est-ce que vous passeriez à nouveau par l’étape de l’entrepreneuriat, au travers de la start-up que vous avez créé avec votre frère (Kazaden, NDLR), avant de vous lancer dans le monde de la voile professionnelle ?

Oui. Dans l’ensemble, je n’ai aucun regret par rapport à mon parcours. J’ai appris beaucoup de choses avec notre start-up, même si monter sa propre boîte implique de vrais défis. Je n’étais pas salariée, par exemple. Si j’ai un regret, c’est de ne pas avoir fait aussi une école d’ingénieurs. J’aurais eu un autre regard sur le bateau et la course.

Interview Clarisse Crémer - HEC Paris
Clarisse Crémer à la proue de son bateau, Banque-Populaire X
(© Bernard Lebars/BPCE)

Théodore Gentil (L3) : Après avoir monté une entreprise et avoir bouclé un premier Vendée Globe, comment se dessine votre avenir ? Imaginez-vous, par exemple, monter une entreprise dans la voile ?

Je ne sais pas. A vrai dire, cela fait quelques années que je ne dessine plus de grands plans pour mon avenir. Quand j’ai terminé HEC en 2013, j’avais cette fâcheuse tendance de construire des plans de carrière à cinq ou dix ans. Je laisse maintenant plus de place à l’improvisation. Ce qui ne veut pas dire que je ne fais pas les choses avec sérieux, en essayant de faire au mieux dans chaque projet !

Mais, aujourd’hui, je ne sais pas encore ce que je vais faire. Créer une boîte dans le secteur nautique ? Oui, pourquoi pas. Mais je ne veux pas créer pour créer. Et je suis encore loin d’avoir tourné la page de la navigation. Je me focalise toujours sur la voile, même si je ne sais pas encore quelle forme cela va prendre.

Revenons une décennie en arrière : quels souvenirs gardez-vous de vos années passées à HEC ?

J’étais plus tournée vers la vie associative que vers les activités académiques. Par exemple, mon engagement auprès de l’association Rêve d’enfance, et notamment les deux croisières réalisées pour aider des enfants atteints du cancer ou en rémission. Ce sont des souvenirs marquants qui vont au-delà de l’association, des moments marquants de ma vie. Mes deux années sur le campus ont été dominées par la vie de communauté, l’association, la voile et le rugby. Ce dernier rêve a hélas tourné court, car je me suis cassé la jambe dans mon premier grand tournoi, qui s‘est déroulé à Polytechnique… un peu traumatisant, mais j’ai pu me concentrer sur le reste.

Ce que je retiens avec du recul, ce qui m’a le plus construit à HEC, c’est la sensation que tout est possible. On part avec l’impression que n’importe quel étudiant peut faire n’importe quoi. Pendant nos études, nous rencontrons des personnes incroyables et on se demande : « pourquoi pas moi ? » Ça enlève les barrières, on se sent capable d’oser de nouvelles choses. On se trompe éventuellement, mais on peut tenter des trucs extraordinaires, sans jamais se dire que ce n’est pas fait pour soi.

Interview Clarisse Crémer - Arrivée aux Sables d'Olonne
Clarisse Crémer lors de son arrivée aux Sables d'Olonne, le 3 février 2021
(© Pierre Bouras/BPCE)

Vous avez parlé de votre engagement social. Comment s’est-il prolongé dans votre parcours professionnel ?

Il reste très fort. Je suis convaincu que c’est l’avenir du sport. Pour l’instant on en est aux balbutiements dans la voile, en ce qui concerne l’avenir du sponsoring. Pour moi, il faut ajouter une dimension plus sociale. C’est ce que j’essaie de faire. Je considère que je suis hyper-privilégiée et que j’ai beaucoup de chance d’avoir eu la possibilité de vivre cette aventure. Mais il manque une dimension de partage, de don de soi, de faire pour les autres. On peut faire plus.

C’est ce que j’ai voulu faire en m’impliquant dans Lazare (une association qui aide des personnes issues de la rue et de jeunes actifs en développant des colocations solidaires, NDLR). Mais j’ai dû le faire de façon subtile. Mon seul regret dans mon métier, c’est que l’on ne se sent pas directement utile aux autres. J’aimerais monter un projet plus porteur de sens, plus concret.

Joséphine Lamé : Qu’est-ce qui vous pousse dans cet engagement : une expérience personnelle ou une conviction philosophique ?

Cela fait longtemps que je voulais avoir un impact social. J’ai été contacté par Lazare, je me suis rendu compte de leur impact, car les sans-abri sont en manque de confiance en eux-mêmes et de reconnaissance de la société. Je me suis longuement entretenu avec ces jeunes, ils ont visité le bateau et j’ai vu que cela les a ancrés dans un univers de rêve, et en même temps c’est du concret. Notre partenariat a grandi, j’espère faire encore plus.

Revenons à la voile et au Vendée Globe. Vous avez dit que la question hommes-femmes dans ce sport est un élément de différenciation, mais que vous n’y pensez pas pendant les courses. Or, fort est de constater que c’est une discipline dominée par les hommes : seulement huit femmes ont terminé la course en huit éditions. Qu’en pensez-vous ?

On ne peut pas nier que la voile professionnelle est dominée par les hommes, car cela ne fait pas très longtemps que l’on a le droit, ou même l’accès, à ce genre de sport. On est toujours un peu des OVNI dans ce sport. Mais, sur l’eau, le fait d’être une femme, avec nos fragilités physiques, n’est pas un sujet auquel on pense. Nous sommes des marins, point. En plus, il n’y a pas de classement féminin. C’est une bonne chose en soi, parce que ça montre qu’il n’y a pas un seul type de marin qui existe, il peut réunir toutes sortes de parcours et d’âges différents. Chaque personne compose avec ses forces et ses faiblesses, ce qui est passionnant. C’est bien que ce soit possible et qu’il y ait des figures féminines qui réussissent, qui nous permettront d’offrir un modèle à des jeunes filles qui s’inspirent de leur succès. Ce qui vaut aussi dans le monde entrepreneurial.

Interview Clarisse Crémer - Bateau Banque-Populaire X
En mer...
(© Alexis Courcoux/BPCE))

Le Vendée Globe vous a-t-il permis de découvrir de nouvelles forces que vous ne soupçonniez pas ?

Nouvelles, non, mais cette course exacerbe tout, le positif comme le négatif. Côté positif, j’ai été agréablement surprise de ne pas souffrir de la solitude, malgré les trois mois passés toute seule. Ça m’a fait du bien, me prouvant que je suis bien dans ma peau, et donc bien en termes d’équilibre dans ma tête.

Mais il y a eu aussi des moments difficiles, de fatigue, de désespoir. J’ai eu du mal à lâcher prise sur le bateau. Du coup, je dormais mal, je ne me reposais pas assez. Il me manque encore de l’expérience pour gérer le stress, être capable de dormir dans les situations météorologiques extrêmes et violentes …

Deuxième point positif : découvrir à quel point on peut se dépasser physiquement et mentalement quand on a un objectif en tête. L’exemple le plus probant a sans doute été ce moment où j’ai dû monter au mât, pour réparer ma voile. Au quotidien, je souffre beaucoup du vertige, j’ai une grande peur du vide. Mais, au bout de la troisième fois, je ne pensais même plus au vertige. Le cerveau est donc capable de dépasser une partie de ses craintes pour arriver à ses objectifs. C’est chouette de voir à quel point on peut être malléable et découvrir de nouvelles capacités.

La présidente du Club Voile HEC, Charlotte Reibell, ici présente, rêve de réussir des courses comme les vôtres. Quel conseils donneriez-vous à des étudiants comme elle ?

Au niveau sportif, c’est de faire un maximum de courses, car on apprend dans chaque épreuve.

Mais, plus généralement, j’aimerais dire aux étudiants à HEC la chose suivante : quand on est dans une situation privilégiée comme nous le sommes, il faut aussi garder en tête d’avoir toujours du respect pour ceux qui n’ont pas eu la chance de faire ces études-là, de connaître les expériences magiques qu’ils pourront vivre.

 

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