Seuls 34% des Français estiment que l’Union européenne est une chance pour la lutte contre le dérèglement climatique
Seuls 34% des Français estiment que l’Union européenne est une chance pour la lutte contre le dérèglement climatiqueAlors que les élections européennes approchent dans un contexte d’anxiété économique, géopolitique et de relative méconnaissance du fonctionnement institutionnel de l'UE, cette deuxième édition du baromètre des Transitions Viavoice – HEC Paris pour Le Nouvel Obs et France Info interroge le rapport de l’opinion publique française à l’Union européenne et aux questions climatiques.
L’analyse de la confiance exprimée par les Français envers l’Union européenne pour réussir la transition écologique souligne les doutes qui entourent le projet européen dans son ensemble.
L’Union européenne : chance et menace pour la transition écologique
L’opinion se structure autour de trois pôles, de volumes comparables, qui fractionnent la France en trois :
- un tiers voit dans l’Union européenne "une chance" pour la lutte contre le dérèglement climatique,
- un tiers y voit "une menace"
- un tiers ne se prononce pas.
S’agissant du public "cadres", la confiance envers l’UE comme "une chance" est sensiblement plus élevée (48 %) mais 30 % en doutent et considèrent l’UE comme
une menace.
L’opinion face au "Pacte vert" et aux solutions contre le dérèglement climatique
Le Pacte Vert de la Commission européenne comporte un ensemble de propositions visant à adapter les politiques de l’UE en matière de climat, d’énergie, de transport et de fiscalité. L'objectif est de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990 afin de permettre à l'Europe d'être le premier continent neutre pour le climat
La question d'actualité de notre Baromètre des transitions de mai porte sur la capacité du "Pacte Vert" à apporter des solutions au dérèglement climatique. Or celui-ci se heurte aux doutes à l’égard des normes, doutes notamment amplifiés par la crise agricole du début d’année.
Le "green deal" [Pacte vert] est mal perçu. C’est pourtant un excellent cadre pour faire progresser l’agriculture européenne mais il souffre d’un manque de communication, François Gemenne, professeur à HEC Paris.
Si 36 % des Français se déclarent en faveur du maintien et de l’intensification du Pacte Vert, un tiers en partage la philosophie mais souhaite l’assouplir (33 %) ; 11 % en réclame la disparition.
S’agissant des cadres, si la proportion souhaitant renoncer au pacte vert est sensiblement équivalente (9 %), ils se montrent plus enclins à intensifier le contenu du Pacte vert (57 %).
S’agissant enfin des solutions plébiscitées à l’approche des élections européennes et alors que les enjeux de concurrence sont de plus en plus prégnants sur la scène européenne, prévaut une prime à l’interdiction d’accès au marché européen des produits étrangers ne respectant pas les normes environnementales. La mesure est plébiscitée par 57 % des cadres et 53 % des Français.
Les Français doutent de l'engagement de leur entreprise sur les enjeux climatiques
Concernant les indicateurs d'engagement, comme Inquiétude face au changement climatique et l’engagement environnemental des entreprises, mesurés à chaque enquête, François Gémenne, Professeur à HEC se demande si les entreprises ne seraient pas "tentées de baisser les bras" ? C’est ce que semble indiquer le « baromètre des transitions » de ce mois de mai. Une grande majorité de cadres (78 %) continuent de se dire inquiets du réchauffement climatique. Mais 51 % d’entre eux estiment que les entreprises sont peu ou pas engagées sur les enjeux environnementaux. "On peut y voir une traduction du recul des préoccupations écologiques – le fameux backlash – observé ces derniers mois", analyse-t-il
Consulter les résultats complets du baromètre