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A propos

Un étudiant d’HEC Paris s’attaque aux "fake news"

Steve Tchuente, étudiant en MBA à HEC Paris, vient de remporter une compétition de 48 heures qui lui a permis de sortir victorieux du prestigieux Hackathon du MIT, consacré cette année à la lutte contre le Covid-19 en Afrique subsaharienne. Sa plate-forme AccuroLab a fait partie des douze gagnants de la catégorie « Flattening the Curve ». Depuis ce succès le 3 mai dernier, le jeune camerounais jongle entre ses études en MBA et le développement de sa start-up, conçue pour combattre les fake news sur Internet grâce à des informations vérifiées et faciles à partager.

© memyselfaneye – Pixabay.com

(© memyselfaneye – Pixabay.com)

Au mois de février dernier, le directeur général de l'OMS, Teodros Andhanom Ghebreyesus, annonçait à la communauté internationale que le COVID-19 dissimulait un partenaire menaçant. Il l'avait alors qualifié d’ « infodemic », un terme utilisé pour la première fois en 2003 en lien avec l'épidémie de SRAS, et avait émis cette mise en garde : « les fake news se répandent plus vite et plus facilement que ce virus, et sont tout aussi dangereuses ». Avant de lancer un appel : « l'heure est aux faits, pas à la peur. C'est le moment de la rationalité et non des rumeurs »

Cet appel a eu un écho auprès de Steve Tchuente, étudiant en MBA à HEC Paris. Les membres de sa famille à Yaoundé, au Cameroun, faisaient partie des milliers de personnes sur les réseaux sociaux qui ont reçu, et parfois ont diffusé, des informations qui mélangent des conseils utiles comme des rumeurs. « (Ma mère) faisait comme tout le monde , naturellement », précise-t-il sur le site d'actualités du MBA d’HEC, « en partageant les messages reçus d'amis de confiance avec tous ses contacts ».

 

Steve Tchuenté
Steve Tchuenté, étudiant en MBA à HEC Paris

AccuroLab est né

Mais Steve Tchuente n'est pas le seul étudiant d'HEC Paris à avoir constaté la propagation de ces fake news. « C'est un phénomène mondial, pas seulement africain », insiste-t-il, parlant depuis le confort semi-confiné de son appartement parisien. L'ancien consultant a ainsi pris contact avec d’autres étudiants de la promotion 2021 pour recueillir leurs expériences du phénomène : il a rassemblé en quelques jours plus de 20 témoignages provenant du Brésil, d'Inde, du Nigeria, des États-Unis ou du Maroc. « Ils m’ont fait part de leurs expériences, ce qui renforce mon idée de créer un banc d'essai plus vaste, en y intégrant également les témoignages de la communauté des expatriés ».

Ce que Steve Tchuente qualifie de « projet » fait partie d’une plate-forme qui a remporté l'un des prix du MIT Hackathon le 3 mai dernier. Près de 1500 candidats, venus de plus de 100 pays, se sont disputés ces prix prestigieux pendant tout un week-end, en élaborant une proposition qui, selon les organisateurs du MIT, serait susceptible de « développer des solutions innovantes pouvant aider à résoudre la crise du Covid-19 ». Au cours de ce sprint de 48 heures, Steve Tchuente s'est associé au Marocain Tarik Fathallah et à la Ghanéenne Marilyn Osei pour créer le prototype d'AccuroLab, un système de messagerie sur smartphone qui utilise des algorithmes simplifiés d’intelligence articielle pour court-circuiter les fake news. « Il n'existe aucune application que les Africains peuvent utiliser pour vérifier directement les informations diffusées par les médias sociaux les plus populaires, comme WhatsApp ou Facebook », explique Marilyn Osei, product designer, depuis son domicile à Austin, au Texas. « Nous exploitons un marché potentiel de 340 millions d'utilisateurs de smartphones en Afrique occidentale et subsaharienne », ajoute Tarik Fathallah, un innovateur en matière de santé publique basé à New York, « et ce chiffre devrait passer à 670 millions d'utilisateurs d'ici 2025 ».

Renforcer l'équipe

Pour Steve Tchuente, c'était la toute première expérience de hackathon sprint, d’ailleurs toujours visible sur Youtube (la présentation de son équipe commence à environ 40'). « J'ai été incité à expérimenter et à m'ouvrir à de nouvelles initiatives pendant le confinement du Covid-19 par Thierry Voiriot, qui est mon mentor au sein du programme de mentorat HEC TEC (NDLR, un programme réservé à 10% des meilleurs étudiants du MBA de l'école). Thierry m'a dit que toutes les crises comportent leur lot d'opportunités. Les opportunités, dit-il, sont là à la fois pour enseigner et faire grandir l'être humain, mais aussi pour avoir un impact sur notre société. J'ai adopté l'idée, mais je ne m'attendais pas à ce que cela se produise aussi rapidement ».

Fort de son succès au hackathon, le trio s'est associé à Just One Giant Lab et a engagé deux personnes supplémentaires, Nana Kwame Owusu (un développeur d'applications et de machine learning basé à Austin) et Paul Dakum (un scientifique nigérian). « Ils sont tous les deux essentiels pour notre développement et notre savoir-faire. Paul fournira également les données sur le terrain et sa perception depuis Abuja, la capitale nigériane ».

 

Illustration of fake news
Un exemple récent de "fake news"

Un premier prototype début juin

Les défis que doit relever la jeune start-up sont impressionnants. « En Afrique, la crise du Covid-19 a provoqué une croissance exponentielle des fake news ». Steve Tchuente donne quelques exemples : « boire du jus de courge amère guérit du coronavirus », conseillait ainsi un blogueur. « Manger du chou augmente le taux de présence du virus dans notre organisme », prétendait un autre. Sous une (fausse) bannière officielle de l'UNICEF, on pouvait même lire : « pour tuer (le virus), il suffit de boire de l'eau chaude et de se mettre au soleil ». L'auteur recommandait aussi de se tenir éloigné des glaces « et d’éviter de manger froid ».

Depuis le hackathon, Steve Tchuente et ses collègues travaillent sans relâche sur la première version, conçue pour WhatsApp et son audience considérable. « Nous allons faire en sorte de lancer un prototype d'ici au 5 juin. Nous voulons avoir un produit sans friction, utilisant une application de messagerie dans le cloud qui permettra aux utilisateurs de vérifier facilement les informations de leurs messages entrants. Pour ce faire, il suffit de comparer le contenu à une liste de sources vérifiées et de fournir à l’utilisateur des contenus et des informations vérifiées ».

Ces sources sont multiples, allant de marques mondiales comme l'OMS et l'Institut Pasteur à des organisations régionales de santé. Leurs informations sont fusionnées et étiquetées pour garantir des données fiables provenant de sources reconnues. « Nous sommes une petite entreprise, nous ne pouvons donc qu'encourager les utilisateurs à explorer davantage avant de partager des informations controversées ou douteuses ».

Entre les études et l'entrepreneuriat

Comme l'a récemment souligné une enquête de la BBC, le coût humain des informations non-vérifiées continue de hanter les autorités et les corps médicaux du monde entier : « c'est là que nous espérons avoir un réel impact », insiste Steve Tchuente. « En tant qu'outil, notre plate-forme fournit aux gouvernements et aux organisations de santé un canal de diffusion de contenus écrits et visuels pour aider les utilisateurs des pays en développement à élaborer de nouvelles manières d'analyser les informations ». L'analphabétisme touchant encore un tiers de la population en Afrique subsaharienne, la plate-forme fournira également une assistance visuelle pour traquer les affirmations mensongères.

Ancien consultant en conseil informatique auprès des entreprises françaises et canadiennes, Steve Tchuente a déjà connu de nombreuses épreuves au cours de sa jeune carrière. Mais elles ne sont pas comparables à son engagement actuel, qui le contraint à jongler entre ses cours (virtuels) en MBA et le développement de sa start-up. Son cursus en MBA implique huit heures de cours en ligne par jour, et trois devoirs par semaine. Sa start-up l’oblige quant à elle à se démultiplier 24 heures sur 24, en lien avec ses quatre associés, implantés sur trois continents. « Aucun d'entre nous ne sait exactement où AccuroLab va nous mener. Peut-être qu'à la fin, nous aurons quelque chose de concret. Peut-être que ce sera bloqué par un gouvernement, ou par manque de fonds. Mais notre volonté d'avoir un impact social est si enrichissante que nous avons le sentiment d'avoir déjà tiré quelque chose de cette aventure ».