Fonds d’amorçage record pour les start-ups à Paris-Saclay
L’Université Paris-Saclay et ses partenaires se sont rassemblés cette semaine pour célébrer le lancement d’un fonds d’amorçage de plus de 50 millions d’euros. Chiffre record pour un premier closing, le Paris-Saclay Seed Fund sera géré par Partech Ventures et Kurma Partners. Il sera dédié à une quarantaine de start-ups technologiques et de services.
Comment transformer une idée innovante en projet entrepreneurial pérenne? « En les soutenant dès la première heure, » conseille avec insistance Arthur Waller face aux participants venus nombreux sur le site EDF Lab Paris-Saclay pour le lancement du fonds d’amorçage Paris-Saclay. L’ancien fondateur de PriceMatch partage quelques-unes de ses recettes qui expliquent sa réussite à la tête d’une start-up qui a grandi exponentiellement avant d’être vendue à booking.com. « Vous êtes là pour épauler les jeunes entrepreneurs venus étudier ici. C’est vital, surtout face à une concurrence américaine qui agit très rapidement ! »
Applaudissements des représentants des établissements qui construisent le pôle d’excellence scientifique à Paris-Saclay comprenant 10 000 chercheurs, 65 000 étudiants, 360 laboratoires, deux universités et neuf écoles. A l’initiative d’HEC Paris et de Polytechnique qui entament les discussions dès mars 2015, le Seed Fund vient soutenir et stimuler l’innovation entrepreneuriale au sein de l’écosytème Paris Saclay. Partech Ventures a été choisi pour coordonner la levée de fonds : ce spécialiste dans le capital-risque investi dans les nouvelles technologies est accompagné par Kurma Partners, qui sera responsable des investissements en medtech et en sciences de la vie.
Accès privilégié aux partenaires
« Au départ, nous avions une feuille blanche, vraiment, » raconte Jean-Marc Patouillard co-manager de Partech, « avec le principe de mieux servir l’homme tout en respectant la planète, la rendre moins carbonisée. » Rapidement, Partech constitue un réseau de partenaires privilégiés autour du fonds. Pour certains, comme Chanel ou la RATP, ce genre d’investissement était une première. « Nous tablions sur 30 millions d’euros mais actuellement, le chiffre s’approche du double car les négociations avec de nouveaux partenaires tels le CEA, vont de bon train. »
Le Seed Fund est financé par des investisseurs institutionnels tels que Bpifrance et son Fonds National d’Amorçage, ainsi que de grandes entreprises déjà très présentes dans l’écosystème de Paris-Saclay. Il accompagnera entre 40 et 50 jeunes pousses, nées au cours des trois prochaines années, qui auront ainsi un accès privilégié à un réseau de partenaires business, et de mentors.
Les start-ups recevront jusqu’à 3 millions d’euros en fonds propres sur plusieurs tours d’investissement. « Nos ambitions doivent se retrouver à l’échelle mondiale, » déclarent, de concert, le Directeur Général d’HEC Peter Todd et la Présidente de l’Université Paris-Sud, Sylvie Retailleau. « Un quart de nos étudiants sont entrepreneurs, » dit Peter Todd, « mais une start-up ne sera pérenne que si elle se met en relation avec l’économie mondiale. Pour l’instant, nous ne regardons pas assez loin. »
« Nous allons dégager plus de temps pour que nos enseignants-chercheurs s’impliquent plus dans l’innovation, qu’ils créent des start-ups, » poursuit Mme Retailleau. « Il faut les encourager à devenir nos ambassadeurs. »
Appétence pour le Plateau de Saclay
Le ticket moyen variera entre 100 000 et 500 000€, auxquels pourront s’ajouter des co-investissements d’autres fonds. L’investissement dépendra de la nature du projet sélectionné par des experts de l’Université. « Il y a une appétence pour Paris-Saclay qui devrait voir une accélération en termes d’investissement, » déclare son président Gilles Bloch. « Nous attendons un deuxième, voire un troisième fonds d’ici quelques années pour répondre à l’appétit de nos étudiants qui est bien plus fort qu’il y a 10-15 ans. »