HEC Paris lance un projet d’éducation emblématique en Equateur
Les programmes online d’HEC Paris vont prendre une nouvelle dimension au mois de septembre 2019, grâce à un accord signé avec l'Équateur et l'Université de Kassel. Cet accord permettra de proposer des enseignements en ligne, dans des disciplines essentielles, à plus de 30 000 étudiants équatoriens de Quito et de la région de Tena, près de la forêt amazonienne.
Au cours des deux dernières décennies, l’Équateur a connu une forte baisse de son niveau d’enseignement général. Cela a eu un impact important sur les matières dites « STEM » (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques), considérées comme essentielles au développement du pays.
Pour faire face à cette situation, Thomas Åstebro, professeur à HEC, travaille depuis deux ans à la création d'un cours en ligne sur mesure en lien avec plusieurs collègues, comme Guido Beuenstorf (Université de Kassel, Allemagne). Avec l’aide de David McKenzie, économiste principal au sein du Groupe de recherche sur le développement de la Banque mondiale, et de collaborateurs du ministère de l’Éducation de l’Équateur, le directeur du MSIE (MSc in Innovation and Entrepreneurship, le programme diplômant en ligne d’HEC) a concentré la structure du cursus en un programme de trois mois.
Des modèles féminins
La première année, ce programme adapté sera déployé dans environ 120 écoles, pour des élèves âgés de 15 à 17 ans. « Le gouvernement équatorien espère que cela permettra de créer davantage d’entreprises à fort potentiel de croissance, » explique Thomas Åstebro. « Jusqu'ici, les étudiants du secondaire avaient accès à une conception traditionnelle de ce que pourrait être une carrière fondée sur les matières STEM, ce qui peut expliquer pourquoi peu de gens la choisissaient. Nous espérons que ce cours changera la donne. Et par ailleurs nous encourageons plus de jeunes étudiantes à s’engager dans une carrière de ce type, en leur faisant découvrir l’exemple de femmes ayant eu des parcours similaires. »
À compter du 1er septembre 2019, les élèves de ces écoles bénéficieront de deux heures de cours en ligne par semaine. D'ici là, leurs enseignants auront acquis des compétences pédagogiques pour accompagner le projet. « Nous devons transmettre aux enseignants du pôle informatique les compétences minimales nécessaires pour diriger la classe pendant que les étudiants regardent la vidéo », poursuit Thomas Åstebro, également professeur au sein de la chaire « Entrepreneuriat » L’Oréal-HEC Paris. « Cela leur permet d’aider les étudiants quand ils sont perdus, quand un ordinateur tombe en panne… D'après notre expérience avec le programme MSIE, nous sommes conscients qu'il peut y avoir des problèmes techniques, notamment dans des régions éloignées. » Près de 300 enseignants participeront au mois de juin à une journée complète de formation dispensée par l'équipe de recherche.
Un nouveau potentiel pour l’Equateur
Pour cette expérience inédite, ils seront assistés par plus d'une douzaine de collaborateurs du ministère équatorien de l'Éducation. « Nous espérons que ce projet en ligne encouragera nos jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat », espère le bureau de coordination du ministère en zone 2, où se situe la plupart des écoles. « Ce modèle virtuel est une solution idéale en termes de coût et de nombre de bénéficiaires atteints. »
Thomas Åstebro et ses collègues ont rencontré les représentants du ministère et se sont rendus dans plusieurs écoles lors d'une visite d'une semaine, à la fin du mois de mars. Une véritable immersion au cœur de la province de Napo, dans la ville de Tena, surnommée la « capitale de la cannelle » de l’Équateur. Tena est récemment devenue l’un des pôles commerciaux les plus importants du pays. Les cours en ligne d’HEC permettront de former des entrepreneurs capables d’exploiter tout le potentiel économique et touristique de la région.