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COP28 & François Gemenne : le secteur privé doit être plus impliqué

Certains qualifient l'accord décisionnel de "faible" et "plein d'échappatoires", d'autres le qualifient d'"historique". François Gemenne, professeur d'économie et de sciences de la décision à HEC Paris, était à Dubaï, la capitale des Émirats arabes unis, pour assister en direct aux sessions et aux débats de la COP28. L'auteur principal du GIEC est revenu dans nos studios HEC pour partager ses propres conclusions du sommet de deux semaines dans le cadre d'une Masterclass spéciale. Il a été interrogé par deux étudiantes du Master in Sustainability & Social Innovation, SASI, que le professeur Gemenne codirige également. Voici quelques éléments clés à retenir.

François Gemenne and HEC SASI students Alix Le Corre and Lilly Wehrhahn ©Céline Bonnet-Laquitaine

Lilly Wehrhahn, étudiante à la SASI : En un mot, quels sont les résultats positifs que vous retenez de cette COP28 ?

François Gemenne : On peut critiquer ou louer l'accord final, mais personne ne peut contester que les organisateurs ont réussi à conclure un accord qui, je pense, est le résultat d'un travail préparatoire intense. Dans l'ensemble, j'ai été impressionné par l'enthousiasme et l'énergie positive de la COP, qui contrastent fortement avec les critiques dont elle avait fait l'objet avant son lancement.

Le résultat le plus positif est qu'il s'agit de la première déclaration finale qui mentionne explicitement les combustibles fossiles. Cela peut en surprendre plus d'un puisqu'ils sont responsables des trois quarts des émissions. Mais ces changements prennent du temps : ce n'est que lors de la COP26 à Glasgow, par exemple, que le charbon a été mentionné pour la première fois. Je dirais que c'est le début de la fin pour les combustibles fossiles.

"Je dirais que c'est le début de la fin pour les combustibles fossiles"

Le deuxième point positif est la création du fonds pour les pertes et dommages. Il s'agit de la pierre angulaire de la justice climatique pour les pays du Sud, le processus par lequel les pays industrialisés reconnaissent leur responsabilité dans l'impact du changement climatique et s'engagent à financer les coûts des pertes et dommages qu'ils ont causés.

Le troisième et dernier point à retenir est le soutien renouvelé à la transition énergétique dans les pays du Sud, avec le lancement d'un nouveau fonds doté de plusieurs milliards de dollars. C'est crucial car, en fin de compte, la transition énergétique est avant tout une question d'investissement. Jusqu'à présent, les pays du Sud manquaient cruellement de ces investissements.

 

Alix Le Corre, étudiante du programme SASI : Les combustibles fossiles étaient au cœur de la COP28. Elles sont de loin les principaux "contributeurs" au changement climatique. Et, comme vous l'avez dit, les 197 pays présents se sont mis d'accord sur la nécessité de s'en passer. L'accord comprend un appel à tripler la capacité des énergies renouvelables comme le solaire et l'éolien d'ici 2030 et à accélérer les technologies à faibles émissions comme le stockage du carbone. Toutefois, l'accord de la COP28 ne mentionne pas de politique d'élimination progressive ou de réduction progressive avec un calendrier précis, bien qu'une centaine de pays l'exigent. Selon vous, cet accord est-il "historique", comme l'ont dit certains médias, ou "insuffisant" ?

FG : Je ne dirais pas qu'elle est insuffisante. Il est clair qu'il y a des faiblesses, des lacunes. Nous sommes tous d'accord là-dessus. Cela reste un compromis politique. Pour juger si l'accord est historique ou non, je pense qu'il faut attendre, il est toujours difficile de juger dans l'immédiat.

Mais cet accord marque un tournant car, pour la première fois, ces 197 pays - avec des points de départ, des régimes politiques et des ressources naturelles ou des niveaux de développement très différents - se sont mis d'accord sur une trajectoire commune pour l'avenir, en s'éloignant des combustibles fossiles.

"Cet accord marque un tournant car, pour la première fois, 197 pays avec des régimes politiques et des ressources naturelles ou de développement très différents se sont mis d'accord sur une trajectoire commune pour l'avenir, en s'éloignant des combustibles fossiles"

Je pense que nous devons considérer cet accord comme un accord politique. Si vous le considérez comme un accord juridique, vous verrez beaucoup de lacunes, de faiblesses et d'insuffisances. Mais il s'agit d'un signal politique qui, à mon avis, est d'une importance cruciale, un signal qu'ils envoient aux entreprises, aux marchés, aux investisseurs. Ils reconnaissent que leur avenir se fera loin des combustibles fossiles et que le monde doit se préparer à ce changement.

 

Anita, une spectatrice de la diffusion de la masterclass sur LinkedIn : Compte tenu de la nature mondiale du changement climatique, quel rôle pensez-vous que les entreprises internationales devraient jouer pour relever les défis décrits dans la COP28 ? Comment ces entreprises peuvent-elles concilier leurs intérêts économiques et leurs responsabilités environnementales ?

Je pense que l'un des principaux avantages des entreprises multinationales par rapport aux gouvernements est qu'elles ne sont pas liées par les frontières nationales. Cela signifie que toute initiative qu'elles prennent, toute nouvelle norme industrielle qu'elles introduisent peut très rapidement devenir une norme mondiale sans frontières. Il est clair que cela limite les capacités d'action des gouvernements, qui doivent respecter leurs circonscriptions et leurs frontières nationales.

Je pense que les entreprises multinationales devraient utiliser ce levier pour faire la différence. Plus tôt elles comprendront que si elles ne deviennent pas durables, elles ne seront pas rentables au 21ème siècle, mieux ce sera pour toutes les parties concernées. C'est pourquoi le texte de la COP28 est aussi un signal très clair adressé aux entreprises : "Dépêchez-vous de vous transformer car le monde de 2050 sera un monde sans énergie fossile".

"Plus tôt les entreprises multinationales comprendront que si elles ne deviennent pas durables, elles ne seront pas rentables au 21ème siècle, mieux ce sera pour toutes les parties concernées"

 

Lilly Wehrhahn, étudiante du programme SASI : Les critiques soulignent que le fonds pour les pertes et dommages n'est pas suffisant pour couvrir les pertes économiques et non économiques irréversibles causées par les changements climatiques dont nous sommes déjà témoins aujourd'hui. Comment pouvons-nous réellement mobiliser le financement de ce fonds ? 700 millions de dollars ont été promis jusqu'à présent, ce qui, pour beaucoup, semble être une goutte d'eau dans l'océan par rapport aux vastes défis climatiques.

 

FG : Ces critiques sont tout à fait entendables. Il est clair que l'argent n'est pas là. La condition pour la création du fonds était qu'il soit alimenté par au moins 200 milliards de dollars. À l'heure actuelle, le montant du financement est d'un peu moins d'un milliard de dollars. C'est un bon début, mais c'est nettement insuffisant. Il est évident que certains pays n'ont pas fait de dons suffisants. Les États-Unis, par exemple, n'ont versé que 17 millions de dollars, soit l'équivalent d'un euro symbolique. Il faudra donc que de nombreux pays redoublent d'efforts, si nous voulons couvrir l'immensité des pertes et des dommages.

Nous devrons également faire appel au financement privé. Je ne vois pas pourquoi les compagnies pétrolières et gazières ne pourraient pas contribuer directement au fonds. Après tout, elles sont responsables d'une grande partie de ces pertes et dommages. Elles ont tiré d'énormes profits de la crise énergétique de l'année dernière.

"Je ne vois pas pourquoi les compagnies pétrolières et gazières ne pourraient pas contribuer directement au fonds"

Je pense donc que nous devons faire appel à ces fonds privés, car nous sommes conscients des limites liées au financement public. De nombreux pays industrialisés n'ont pas d'argent à mettre sur la table.

Encore une fois, je pense que le secteur privé devrait également apporter sa contribution. Ce sera l'un des principaux enjeux de la COP29 qui se tiendra l'année prochaine à Bakou, en Azerbaïdjan.

 

Découvrez le Master in Sustainabilty and Social Innovation

 

Revivez la Masterclass de François Gemenne, prof. d'économie et sciences de la décision à HEC Paris, qui revient sur les grandes décisions de la COP28 UAE.