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L’industrie financière évolue-t-elle avec la révolution technologique ?

De quelle manière le secteur financier répond-il au saut technologique de ces dernières décennies ? Comment l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) et de la « big data », ainsi que la psychologie, ont pu affecter l’enseignement des mécanismes financiers, ou influer sur les mutations des politiques de recrutement des entreprises ? Deux questions parmi d’autres débattues par Augustin Landier, professeur de finance à HEC, et Pierre-Emmanuel Juillard, directeur général d’AXA-IM Chorus, lors d’un petit-déjeuner organisé le 10 avril, par HEC Paris et ViaVoice.

Is the Financial Industry Evolving with the Technological Revolution? With HEC Paris Prof Augustin Landier - April 2018

Malgré son âge, Augustin Landier a déjà pris bon nombre de positions audacieuses sur les questions financières globales de notre époque. Ce « libertarien financier » autoproclamé a ainsi mis en cause la notion de patriotisme économique en France en 2006. Un an plus tard, il demandait aux banques de mettre fin aux pratiques opaques et de publier toutes leurs données relatives aux secteurs plus immatériels. En 2008, Augustin Landier a soutenu la notion d’investissements socialement responsables (ISR).

Trois ans plus tard, il a uni ses forces à celles de son collaborateur de longue date, David Thesmar, dans un appel destiné à capitaliser les banques européennes. Puis, en 2013, les deux professeurs ont publié « Dix idées qui coulent la France » , une analyse sans compromis des clichés économiques qui minent l’économie française. L’un d’entre eux est la peur de la robotisation, un autre est le besoin de sauver l’industrie pour sauver les emplois. 

Faisons un saut jusqu’à aujourd’hui : Augustin Landier, 43 ans, n’hésite pas à dénoncer les dangers de l’opacité, des visions à court terme dans les cercles managériaux et des groupes de pression pour une meilleure information financière. Il préconise également de nouvelles opportunités d’emploi prenant en compte la révolution technologique de la dernière décennie et le rôle essentiel joué par la psychologie comportementale dans l’industrie financière.

Un sondage révèle plus de pessimisme chez les managers de plus de 40 ans

Voici quelques exemples tirés des échanges avec Pierre-Emmanuel Juillard pendant ce débat du 10 avril, organisé devant des journalistes basés à Paris. Le thème central était l’impact de la nouvelle technologie sur le monde financier, mais au cours du débat ont aussi été évoqués des sujets aussi divers que l’emploi dans le secteur financier, les programmes universitaires et le phénomène des bulles dans l’économie. Viavoice a invité les deux professeurs à réagir à leur sondage intitulé « Où va la finance ? ».  Les questions de celui-ci ont été posées à 400 dirigeants français pour mesurer leur perception d’une possible répétition de la crise financière de 2008, ainsi que l’impact potentiel des nouvelles technologies sur les risques financiers.

 « Les résultats montrent que les dirigeants de plus de 40 ans sont plus pessimistes que leurs homologues plus jeunes »,  a indiqué Augustin Landier. Spécialiste en économie comportementale, il  faisait référence aux chiffres de l’étude, révélant que 67% des plus de 40 ans croient à l’augmentation des risques financiers à cause des nouvelles technologies, en raison de décisions irrationnelles ou injustifiées prises par des programmes informatiques. Soit 14% de plus que les managers de moins de 40 ans. « Cette tendance se reflète dans la population étudiante à qui j’enseigne à HEC », a-t-il poursuivi. « Ils ne travaillaient pas dans des cercles financiers en 2008 et ils étaient encore des bébés pendant la bulle Internet. Ils ne peuvent tout simplement pas imaginer un krach boursier. Ce qui est une erreur, à mon avis – bien que je comprenne qu’avec la crise derrière nous ces dernières années, il y a plus d’optimisme. Mais les étudiants ne croient pas aux bulles, ils n’analysent pas ce qui est derrière les baisses récentes du bitcoin, par exemple. La génération plus âgée, en revanche, est encore marquée par les traumas de 2008 et 2001. »

La finance s’ouvre à des disciplines complémentaires

Pierre-Emmanuel Julliard a indiqué qu’il s’agit d’une des raisons pour lesquelles sa société AXA-IM veut embaucher des ingénieurs plus jeunes. « Il y a moins de cynisme parmi eux » , a-t-il dit aux journalistes rassemblés pour ce débat à la Brasserie La Rotonde, dans le quartier Montparnasse à Paris. « Ils sont pr êts à travailler de fa çon plus constructive pour un monde meilleur, à être moins individualistes, c’est naturel. »  Le directeur général d’AXA-IM Chorus encourage la productivité en la rendant moins vulnérable aux changements inattendus du marché : « de cette façon, nous motivons les gens à investir davantage dans l’économie, cela crée un cercle vertueux ».  L’ancien partner  chez Goldman Sachs a analysé les changements constatés ces 30 dernières années. « Avant, les économistes croyaient que le marché était efficace et autorégulé. Nous avons maintenant compris que ce n’est tout simplement pas vrai. Les traders ont la tendance très humaine de sur-réagir aux dérives des marchés. Et ils minimisent les facteurs plus discrets comme les taux de change. Nous avons donc besoin de spécialistes capables de combiner plusieurs disciplines, pas seulement la finance et l’ingénierie, mais aussi la psychologie. C’est la plus grande évolution de ces 15 dernières années, une convergence de compétences complémentaires, par exemple la psychologie avec la finance. Cela répond aux questions sur l’infaillibilité du marché boursier. »

Augustin Landier a aussi rappelé l’approche pluridisciplinaire du marché boursier aujourd’hui. « La psychologie comportementale s’intègre dans tous les travaux sur les marchés boursiers, parce que nous comprenons mieux que l’erreur humaine est inévitable. Le dernier choix du lauréat Nobel en économie (ed., Richard H. Thaler) souligne cela. La synergie entre l’industrie financière et la psychologie corrige les biais révélés dans le comportement d’acteurs financiers. »

L’impact des nouvelles technologies

Augustin Landier a ensuite développé son analyse sur l’impact des changements technologiques ces deux dernières décennies. « Il a été immense » , a-t-il admis. « L’usage de grands ensembles de données est omniprésent dans le secteur de la gestion d’actifs. L’approche « Quant » en gestion d’actifs commence à gagner en popularité. Mais cela a aussi provoqué une polarisation entre les produits à bas coût et les fonds de couverture, qui sont devenus plus sophistiqués ». 

Le professeur de finance récemment nommé à HEC pense que de forts réajustements de marchés boursiers dans la décennie à venir sont possibles, mais il croit aussi qu’ils devraient être tempérés par le système actuel. « Les banques sont mieux capitalisées. Nous comprenons beaucoup mieux les frictions du marché qu’en 2008, en particulier le danger du désendettement des spirales, »  a insisté Augustin Landier. « Ce dont on a besoin maintenant, c’est d’une plus grande transparence dans l’industrie financière. Si les données étaient accessibles, profondes, transparentes et standardisées, il ne s’agirait plus d’un jeu à somme nulle, avec des gagnants et des perdants. Nous devrions nous efforcer d’avoir un système gagnant-gagnant, avec de nouvelles technologies qui nous aident à harmoniser tout cela. »