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La responsabilité sociale, un pilier indispensable pour une transition réussie

Convaincue que le business peut être un facteur de dignité et offrir à chacun la possibilité de devenir acteur de sa vie, Bénédicte Faivre-Tavignot s'est engagée corps et âme dans la lutte contre les comportements irresponsables. Après un voyage au Chili, où elle a été confrontée à des inégalités sociales et économiques flagrantes, elle a décidé de ne pas baisser les bras face à ces problèmes. En tant que professeure en stratégie, co-fondatrice de l'Institut S&O (Sustainability&Organizations) et co-créatrice du Master Développement Durable d'HEC Paris, ainsi que de la Chaire HEC Social Business, elle n'a jamais cessé de porter ce combat.

Portrait photo de Bénédicte Faivre-Tavignot, professeure HEC

Dans une interview accordée à Grégory Pouy pour le podcast Ping!, Bénédicte Faivre-Tavignot a soulevé la question cruciale de la responsabilité et de l'équité sociale dans la transition actuelle, qui nécessite une remise en question à tous les niveaux. Comme elle le souligne dans son interview, "il n'y aura pas de transition écologique sans transition sociale. C'est ce qu'on appelle la transition juste".


Réflexion sur une société post-croissance


L'avenir réside-t-il dans la décroissance ? Et si tel est le cas, à quoi les entreprises orientées vers la post-croissance devraient-elles s'attendre ? Pour répondre à ces questions, Bénédicte cite Timothée Parrique, auteur de "Ralentir ou périr. L'économie de la décroissance", un livre à succès. Selon elle, l'auteur développe l'idée qu'il est urgent pour les sociétés développées, parfois obèses dans leur surconsommation, de s'engager dans un processus d'amincissement. "En revanche, les pays émergents doivent continuer à croître, mais de manière plus propre et plus vertueuse que nous. C'est là que nous devons les aider. C'est notamment l'objectif des COP, en particulier la COP 28 récemment tenue".

Timothée Parrique, dans un billet sur son blog, propose de considérer la décroissance comme un accordage, combinant amincissement et redistribution, afin de mieux vivre ensemble. Bénédicte retient particulièrement l'idée d'amincissement sélectif et d'embellissement des pays, une phase de décroissance qui conduirait ensuite à un état stationnaire, relevant plutôt de la post-croissance. Cela est associé à la notion de prospérité sans croissance, développée par l'économiste anglais Tim Jackson. Ce dernier remet en question la mesure de la croissance telle qu'elle est actuellement calculée à travers le  PNB et le PIB, pour proposer une autre mesure prenant en compte le bien-être.


Moins de biens, plus de liens ?


Inspirée par cette vision de l'économie au service de la société, Bénédicte Faivre-Tavignot propose une approche alternative de la prospérité, basée sur la qualité de vie. Selon elle, il est essentiel de repenser la notion même de bonheur, ancrée dans les perceptions "matérielles". 

"De quoi avons-nous réellement besoin en tant qu'êtres humains ? Est-ce le besoin constant de consommer davantage qui nous rendra heureux, en accumulant toujours plus de richesses ? Ou bien cela tourne-t-il autour de quelque chose de plus qualitatif, lié à la qualité des relations et des liens vernaculaires ? 

Par exemple, la (re)création des dispositifs et des lieux de sociabilité. On le sait, dans ce monde, de nombreuses personnes de tous les âges font face à des défis liés à la solitude. Cependant, parmi les séniors, cette réalité revêt une importance particulière, surtout compte tenu du fait que nombre d'entre eux vivent seuls ou résident dans des maisons de retraite.

Deux personnes âgées jouent aux échecs

Credit photo : @vladsargu

"D'ici 2030, 30% de la population française aura plus de 60 ans", remarque Bénédicte.

"Comment accompagner ces personnes, en particulier les plus âgées, pour éviter qu'elles ne vivent dans la solitude ? Cela nécessite le développement de nombreux services visant à accroître le bien-être et à générer une richesse économique différente. Nous entrons ainsi dans une forme alternative de croissance", s'inscrivant dans des logiques qui privilégient la nuance et la souplesse. 

"Bien sûr, la transition écologique exigera une croissance importante dans certains secteurs, tels que la rénovation des bâtiments et la création d'énergies alternatives comme le solaire et la géothermie. Cependant, il pourrait y avoir des secteurs, comme la mode rapide, qui devront connaître une forme de décroissance. Cependant, la décroissance n'est pas une fin en soi. Elle peut être un passage nécessaire dans certains secteurs, à certains moments, pour atteindre une prospérité, en tout cas".


Non à l'assistanat, oui à la responsabilité


Qu'il s'agisse d'écologie ou de salaires, du macro-niveau au micro-niveau, l'injustice touche de multiples dimensions de notre monde moderne. « Dans le cadre du programme Lead Campus, je me rends fréquemment en Afrique. Nous constatons que les pays africains, bien qu'émettant seulement 3 à 4 % des émissions de CO2, sont parmi les premiers à être impactés par le changement climatique. Il existe donc une certaine problématique de justice écologique et sociale qu'ils soulignent régulièrement. En tant que pays développés, nous avons une responsabilité à les accompagner vers un développement plus propre que le nôtre. De même, en ce qui concerne la biodiversité, nous avons constaté cela lors de la COP 15, c'est sensiblement similaire. Il s'agit de déterminer comment aider ces pays à protéger des zones pouvant être transformées en sources de revenus, par exemple, les zones de mangrove menacées par la déforestation et la pollution »


Les inégalités salariales représentent également un facteur de risque important. Les écarts de salaires entre les plus bas salaires, les salaires moyens et ceux des dirigeants ne cessent d'augmenter. Cette situation soulève des questions d'éthique et présente également un risque économique : "Les salariés peuvent être démotivés lorsqu'ils constatent des inégalités aussi flagrantes. Le partage de la valeur est un enjeu éthique, mais aussi un risque systémique pour l'économie" souligne Bénédicte Faivre-Tavignot. Face à ces enjeux, il est essentiel de faire la distinction entre "l'assistanat" et le partage de valeur, pour mettre en avant la responsabilité et l'intérêt collectif :

"Nous ne pourrons pas construire une société prospère si nous laissons les inégalités augmenter et nourrir la colère sociale. Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes économiques, comme les salaires, pour aider les acteurs à devenir véritablement acteurs de leur développement et à s'épanouir à travers l'activité économique".


C'est donc dans ce contexte de prise de conscience que l'Institut Sustainability & Organizations (anciennement Society & Organizations) se mobilise pour promouvoir une économie inclusive. Mais qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Selon Bénédicte Faivre-Tavignot : "Une économie inclusive permet à tous de recevoir l'accès à des biens et services essentiels, tout en leur offrant la possibilité de contribuer pleinement à l'économie. Notre objectif est de permettre à chaque individu de mettre à profit ses talents et capacités pour participer dignement à l'économie".


Le pouvoir de l’exemple


En tant que professeure intervenante dans plusieurs programmes de l’offre de formation continue en développement durable, Bénédicte Faivre-Tavignot n’hésite pas à plonger les participants dans la force évocatrice des entreprises qui ont réussi leur transition sociale. Elle cite Schneider Electric comme un exemple intéressant d’entreprise qui travaille sur l’accès à l’énergie pour tous à travers des modèles économiques innovants de type social business. Ces modèles économiques incluent des offres telles que les « solar home system », qui sont des systèmes solaires pour les familles dans les pays émergents ou des micro-réseaux.

Schneider Electric finance également un programme de formation ambitieux qui vise à former un million de jeunes aux métiers de l’électricité d’ici 2025. Dans le cadre des programmes sustainability, Bénédicte Faivre-Tavignot souligne également l'exemple inspirant de la société Armor, une Entreprise de Taille Intermédiaire (ETI) basée à Nantes. Cette société s'engage de manière significative dans le domaine des modules photovoltaïques organiques (OPV). Elle représente une illustration concrète de l'innovation et de l'implication dans des initiatives durables. « Voilà, il en faudrait plus. Dans le cadre de nos programmes de formation continue, l’idée, c’est de faire savoir ce qui existe, montrer que c’est possible, montrer aussi les difficultés. » conclut-elle.


Le leader du XXIe siècle 

L'objectif premier est de fournir des clés pour un "leadership éclairé", seul capable de faire face aux enjeux actuels et d'accompagner les changements. « Le leader du 21e siècle, c’est un leader qui va être plus résilient parce qu’il aura su anticiper davantage les impacts du réchauffement climatique, les conséquences des inégalités, la disparition de la biodiversité et la pression sur les ressources naturelles. Ce sont des leaders qui ont une vision holistique, globale et systémique », ajoute Bénédicte.

Ce leadership visionnaire va main dans la main avec une intelligence émotionnelle qui relève d’une connexion continue au réel. « Ces leaders ont su développer une intelligence du cœur en comprenant ce que vivent les gens, et sont sortis de leur tour d’ivoire pour partager la vie des personnes plus défavorisées, que ce soit en France ou dans les pays émergents, et ont su développer leur empathie ». Cette capacité de se connecter aux autres permet aussi de mobiliser l’intelligence collective et la créativité des salariés. En fin de compte, ces leaders éclairés ont avant tout une bonne connaissance d’eux-mêmes, de leurs propres raisons d’être et du sens qu’ils donnent à leur vie de dirigeants et de managers. 


Si vous aspirez également à un leadership éclairé aux enjeux de la transition sociale et environnementale, notre programme « Master in Management Change & Sustainability » est fait pour vous.

Merci à Grégory Pouy et Bénédicte Faivre-Tavignot pour cet éclairage.