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Institut d’Entrepreneuriat et d’Innovation

Finance à impact : les fonds à impact en ont-ils vraiment ?

La finance à impact a le vent en poupe ! malgré les soubresauts de ce début d’année 2025, force est de constater que la tendance des 5 dernières années est forte : selon le rapport The Size of impact (Impact Europe - 2024), la totalité des encours sous gestion est de 230 milliards d’euros fin 2023 (dont 190 d’actifs sous gestion non cotés en détention directe ou indirecte et 40 d’actifs cotés). Ce montant est à mettre en regard des 22,9 trillions d’euros d’encours sous gestion au niveau européen : l’investissement à impact représentant donc environ 1% des encours totaux. Ce ratio est similaire à l’échelle française.

Mais la tendance est là : le Global Impact Investing Network estime une croissance annuelle composée (CAGR) de 21 % du marché mondial de l'investissement à impact depuis 2019.

Derrière ces chiffres, se pose une question : qu’est-ce qui atteste réellement de l’impact d’un fonds qui dit dédier ses financements à la transition sociale et écologique ? et comment font-ils pour concilier performance financière et impact social ou environnemental positif ?

Nous avons pu aborder ces sujets lors du Sommet de la Mesure d'Impact 2025 le 16 mai dernier, lors d’une table ronde réunissant quatre experts de la finance à impact :

  • Clémentine Duclos est la Responsable Finance Durable d’ESFIN Gestion, filiale d’investissement en fonds propres et quasi-fonds propres (capital ou dette) du Crédit Coopératif, spécialiste du financement des structures de l’ESS et à impact. Les équipes d’ESFIN Gestion gèrent 8 véhicules d’investissement pour 320M€ d’actifs sous gestion, majoritairement dédiés à des enjeux sociaux, via l’ESS, mais aussi environnementaux, à travers le fonds Bio Filières Durables par exemple.
     
  • Jean-Guillaume Peladan est Senior Advisor Environment chez Sycomore Asset Management, une société de gestion qui gère des fonds cotés, et notamment de nombreux fonds thématiques sur des sujets d’écologie, d’impact social, sociétal et/ou environnemental. Sycomore AM est un des pionniers de l’ISR et désormais également une société à mission.
     
  • Servane Metzger-Corrigou est Chief Impact Officer chez Ring Capital, une société de gestion mais en private equity, c’est-à-dire en non coté. Ring Capital, c’est 420m€ d’actifs sous gestion avec +40 entreprises en portefeuille et l’impact est au coeur de votre stratégie d’investissement via 4 fonds et également une fondation. Ring est d’ailleurs aussi entreprise à mission.
     
  • Thierry Sibieude est Professeur émérite et fondateur de la Chaire Entrepreneuriat et Innovation Sociale à l’ESSEC. Il a également fondé le Laboratoire Evaluation et Mesure de l'Impact Social et Environnemental. Depuis 2024, Thierry est président de FAIR, le nouveau nom de Finansol, un collectif d'acteurs de la finance à impact social qui promeut l’impact dans le secteur financier, notamment via la mise en place de labels.

Dans un panel animé par Emma France, Associate Director en charge du Développement de l’impact à l’Institut d'Entrepreneuriat et d'Innovation d'HEC Paris, les échanges sans langue de bois ont maintenu une salle comble et engagée jusqu’à la fin de la journée…

Retour sur une table ronde haute en couleurs et en apprentissages !

 

L’additionnalité, question technique et épineuse sur l’impact des fonds

Quand on parle d’impact et a fortiori d’investissement à impact, on s’intéresse le plus souvent à trois notions clés : intentionnalité, additionnalité et mesure. Les impacts positifs que l’on génère via ses activités doivent être :

  • intentionnels : on s’est donné pour mission de créer cet impact,
  • additionnels : on doit pouvoir prouver qu’il n’y aurait pas eu ces impacts sans nos activités et donc que l’on peut s’attribuer les impacts revendiqués,
  • et mesurables : on doit pouvoir en rendre compte avec des indicateurs précis de mesure..

Nous avons donc commencé par aborder une des questions les plus difficiles, celle de l’additionnalité : en quoi un investisseur à impact peut-il s’attribuer des impacts et revendiquer que ceux-ci n’existeraient pas sans lui ? Plusieurs perspectives peuvent être adoptées.

Clémentine Duclos explique ainsi que Esfin Gestion, en se focalisant sur l’Economie sociale et solidaire, a cherché des solutions pour « financer des structures qui sont moins rentables et qui ont plus de difficultés d'accès au financement, comme des entreprises adaptées, des entreprises d'insertion, des associations ». Cette approche permet de garantir que les investissements génèrent un véritable changement et interviennent là où il n’y aurait sans doute pas eu d’autres solutions de financement. Esfin Gestion se veut aussi un investisseurs patient pour accompagner au mieux le développement des structures de l’ESS, avec une durée de détention moyenne des entreprises de 8 ans.

Pour Servane Metzger-Corrigou et Thierry Sibieude, professeur émérite à l’ESSEC l’additionnalité peut se manifester de deux manières : l'additionnalité du sous-jacent et l'additionnalité de l'investisseur, aussi appelée « investor contribution ».

"L'additionnalité du sous-jacent concerne l'impact de l'entreprise elle-même, tandis que l'additionnalité de l'investisseur concerne la contribution spécifique du fonds," 

- Servane Metzger-Corrigou

Cette distinction est cruciale pour comprendre comment les fonds peuvent réellement faire une différence. Pour Servane, investir dans des solutions pour les faire passer à l’échelle est un des enjeux fondamentaux de la finance à impact. L’investisseur se doit d’adopter une vision holistique pour s’assurer que le produit/service proposé par l’entreprise soit pertinent pour le marché cible, bien adopté et donc de nature à réellement transformer ce marché. Chez Ring Capital, il s’agit avant tout d’investir dans des entreprises avec un potentiel fort d’impact mais aussi des bases solides pour assurer leur développement et leur pérennité.

 

 

De son côté, Thierry insiste sur le fait que :

“L'impact du fonds ne pouvant pas se résumer à la somme des impacts des entreprises dans lesquelles on a investi.”

Pour lui, il est essentiel de s’assurer de l’implication réelle des équipes dans l’impact en s’assurant d’allouer des moyens et le temps nécessaires à l’analyse de l’impact, équivalents aux sujets économiques. Il souligne aussi l’importance d’avoir en interne les compétences techniques pour gérer ces sujets et former les investisseurs. C’est aussi l’avis de Servane qui souligne les efforts faits par les équipes de Ring pour accompagner les participations via la rédaction d’un BP d’impact et une réflexion autour du statut d’entreprise à mission.

Du côté des asset managers, la question se formule assez différemment :

Pour Jean-Guillaume Peladan, de Sycomore AM, « il n’y a quasiment pas d'additionnalité en termes de financement, parce que les marchés financiers sont des marchés principalement secondaires, où les acteurs s’échangent des titres déjà émis, une sorte de grand marché d'occasion des actions. »

La part de primaire se limite aux mises en bourse, aux augmentations de capital et aux émissions d’obligations. Cela étant dit, Jean-Guillaume explique que Sycomore AM évalue son impact à deux niveaux. D’abord, à travers l’impact de l’entreprise elle-même, c’est l’additionnalité du sous-jacent : dans la sélection qui est faite des entreprises, l’additionnalité des sous-jacents est mesurée via leur contribution en tant que « solutions », selon le thème du fonds.

Cette dimension de solutions est évaluée grâce à différents outils internes et externes sociaux et environnementaux qui, via des seuils minimaux, permettent d’exclure de 25% à 90% des univers, typiquement 75% dans la gamme “Eco Solutions”. Ensuite, l’additionnalité de l’investisseur, “investor contribution”, existe aussi sur les marchés cotés : elle se situe moins dans l’accompagnement que dans ce qu’on appelle l’engagement, c’est-à-dire le dialogue avec l’entreprise et la prise de position en votant « non » à certaines résolutions en Assemblée Générale, ce que nous faisons dans 80% des AG, nous explique Jean-Guillaume. Enfin, cette contribution de l’investisseur se fait aussi via une influence coordonnée, par exemple via des actions collectives avec d’autres porteurs.

 

La mesure d’impact cristallise des résistances, souvent non fondées

Parmi les réactions qui ont le don d’agacer Thierry Sibieude et Jean-Guillaume, on retrouve celles-ci : “la mesure d’impact, c’est compliqué” ou encore “on n’a pas la donnée”. Tous deux ont démonté ces arguments de manière argumentée, mais sans détour.

Pour Thierry, nombre de théories et de modélisations financières sont autrement plus complexes qu’une théorie du changement. Même sur les enjeux de bilan carbone : il y a 20 ans, beaucoup d’acteurs de la finance disaient que c’était trop compliqué à mesurer car immatériel, mais désormais tout l’écosystème est monté en compétences et s’est équipé d’outils et de méthodes. Le bilan carbone est devenu une pratique usuelle dans les fonds d’investissements.

Selon Jean-Guillaume, les bases de données pour mesurer sont disponibles mais l’enjeu est de les utiliser avec une vraie rigueur scientifique. Dès lors que l’on analyse les impacts sur la chaîne de valeur amont et avale d’une entreprise, de ses différentes entités et lignes de produits et services, et dès lors qu’on agrège cela dans des portefeuilles en gestion directe ou indirecte, la complexité est réelle. Mais pas insurmontable. Par ailleurs, il regrette d’entendre encore trop de raccourcis, du type “environnement = climat”, qui font que certains investisseurs omettent 8 des 9 limites planétaires dans leurs analyses.

Une des pratiques des marchés cotés est aussi de s’intéresser à l’intensité carbone qui mesure le rapport entre les émissions totales annuelles d’une entreprise et son chiffre d’affaires ou sa capitalisation boursière dans le cas de l’empreinte carbone. Or, dans ces deux cas, l’indicateur est problématique selon Jean-Guillaume : premièrement, il mélange une mesure économique et une mesure physique, ainsi par exemple, l’empreinte carbone relative baisse si la valorisation boursière augmente, ou si un produit est vendu plus cher, par exemple une voiture de luxe, son intensité carbone sera nettement plus basse ! Deuxièmement, ces mesures ne distinguent pas les émissions solutions des autres. De quoi questionner les appellations “bas carbone” de certains portefeuilles…

 

 

Les outils, méthodes et référentiels pour mesurer l’impact

Au-delà des freins pour la mesure de l’impact, il est essentiel de parler des pratiques des acteurs qui permettent de surmonter les difficultés évoquées.

  • Pour Clémentine Duclos, le rôle de l’investisseur à impact est aussi d’accompagner les entrepreneurs dans leur stratégie et leur mesure de l’impact. Selon elle, il faut le faire via des programmes “qui soient le plus légers possible pour les entreprises et qui apportent le plus de valeur ajoutée possible”. Les entrepreneurs de l’ESS manquent de ressources financières et humaines et il s’agit de leur amener une expertise qui puisse être valorisée par la suite, auprès d’autres parties prenantes. Selon Clémentine, il est ensuite essentiel d’intégrer ce pilotage de l’impact à la gouvernance pour évaluer les résultats des participations via des comités d’impact.
     
  • Pour Servane Metzger-Corrigou, cet accompagnement est indissociable du métier d’investisseur à impact, notamment en Private Equity. Chez Ring, l’accompagnement se matérialise par trois actions : la mise en place d’un Business Plan Impact, la rémunération variable des entrepreneurs alignées sur des critères d’impact et l’évolution vers un statut “entreprise à mission”. Pour les deux premiers, il s’agit d’aider les entrepreneurs à matérialiser leur intentionnalité de départ, de mettre en place des indicateurs qui rendent compte rigoureusement cette intentionnalité. 

    C’est ce “BP Impact” qui permet ensuite de s’aligner entre investisseurs et entrepreneurs et d’indexer 50% de la rémunération variable future des investisseurs (via le “carried interest”) et jusqu’à 20% de celle des fondateurs (via le “management package”) sur la performance extra financière et l’impact de l’entreprise. L’atteinte d’objectifs d’impact conditionne également 20% de la rémunération annuelle variables des dirigeants des entreprises. Dans ces conditions, Servane l’assure : “Le BP Impact devient un outil très stratégique pour les entrepreneurs !”

In fine, Ring Capital encourage ses participations à adopter le statut d’entreprise à mission : cela permet de pérenniser les indicateurs d’impact et une réelle gouvernance de la stratégie d’impact au-delà de la période d’investissement.

  • De son côté, Jean-Guillaume Peladan recommande l’utilisation de la Net Environmental Contribution (NEC), un outil d'agrégation des métriques environnementales qui agrège les principales pressions sur la biodiversité et qui permet d'évaluer l'impact des investissements.

"Cet outil répond à la question : cet investissement est-il plus ou moins nuisible pour l'environnement que la moyenne ?"

Sur cette échelle, la moyenne de l’économie mondiale correspond au zéro : pour la production d’électricité, le charbon est à 100%, l'éolienne est +100% ; le bœuf industriel est à 100% et le lait à +17 %. Cet outil est partagé par plusieurs acteurs de la finance, et il a l’avantage de fonctionner pour toute catégorie d’actif ou d’organisation, même une ONG par exemple.

 

Source : site de la NEC Initiative - www.nec-initiative.com

L’outil fonctionne dès qu’il y a une activité humaine car, finalement, comme le dit Jean-Guillaume : “Pour la planète, qu’une entreprise soit cotée ou pas, sur un marché primaire ou secondaire, qu'il y ait des actionnaires ou pas, pour c'est exactement pareil. Ce sont des activités humaines.”

Cette méthodologie est non seulement issue d’une initiative concertée et collaborative entre investisseurs, mais également open source. Chacun peut accéder sur le site de la NEC Initiative aux 360 pages de méthodologie qui couvrent tous les métiers du monde.

 

La finance à impact : vers un nouveau paradigme de l’investissement ?

Vers une nouvelle définition de la performance ?

Pour les fondateurs de Ring Capital, parmi lesquels Nicolas Cellier, investisseur de longue date dans le digital et l’impact via Investir&+ et Alven, l’impact est aujourd’hui ce qu’Internet était dans les années 2000 – une révolution qui reconfigure toute la chaîne de valeur et nécessite de repenser la compétitivité et la performance des entreprises à court et long terme.

Dès lors le clivage performance financière et transformation sociale est dépassé :

« Nous soutenons des entreprises qui pensent leur mission comme un moteur de compétitivité », explique Servane.

Elle et ses collègues observent que la performance des entreprises à impact dans leur portefeuille est beaucoup plus normées que celle des participations d’un fonds de VC classique : beaucoup de leurs entreprises ont un TRI (taux de retour sur investissement) de 15% mais il n’y a pas une entreprise censée compenser tout le fonds (aussi appelé “fund returner”) et notamment une quantité non négligeable d’entreprises qui iraient au tapis.

Thierry Sibieude nuance  cette vision : à court terme, viser l’impact peut exiger de renoncer à une part de rentabilité. À moins, dit-il, de savoir valoriser financièrement les bénéfices sociaux et environnementaux créés. Certains outils comme le SROI (Social Return on Investment) le permettent mais il faut aller plus loin. Les méthodes des coûts évités peuvent aussi être une première étape de monétisation de l’impact créer par des entreprises pour la société.

Vers une nouvelle définition du devoir fiduciaire ?

Thierry regrette aussi que certains acteurs rechignent à intégrer des politiques ambitieuses sur l’impact en prenant comme excuse leur “devoir fiduciaire”. Il s’agit du fondement éthique et juridique de la relation entre un gestionnaire d’actifs et ses investisseurs. Cette notion provient de la Common Law anglo-saxone mais est également reflétée en France dans le code monétaire et financier et les règles de bonne gouvernance de l’AMF. Elle implique que le gestionnaire doit agir dans le meilleur intérêt de ses clients (souscripteurs institutionnels ou particuliers) et ce, avec loyauté, diligence, prudence et transparence.

Thierry précise que le label FAIR-Finansol par exemple, qui labellise des fonds à impact depuis 1997, et assure justement aux souscripteurs la pérennité financière des produits labellisés. Jean-Guillaume va plus loin :

“Le devoir fiduciaire devrait nous aider à gérer comme des professionnels les risques et les opportunités de transition ainsi que le risque physique qui se matérialise toutes les semaines dans l'actualité et de manière parfois affolante.”

Dans cette perspective, s’atteler aux mesures d’impact devient un devoir essentiel des gérants pour assurer la pérennité des actifs financés et la protection des montants investis.

 

Vers une attention accrue à la transparence ?

Les dernières évolutions normatives et réglementaires vont dans ce sens, en témoigne le rôle que la “TCFD” (”Task Force for Climate-related Financial Disclosures” ). Créée par le Conseil de Stabilité financière de 2017 à 2023, la TCFD a établi un cadre de référence pour la communication transparente et lisible de l’information financière et notamment des risques financiers liés au climat. Ces normes de “soft law” ont ensuite été réintégrées dans des cadres comptables comme la norme IFRS.

En Europe, l'application dès 2022 des règlements « Taxonomie » et « SFDR » (”Sustainable Finance Disclosure Regulation”) permet une classification des activités économiques pour le premier et des fonds pour le second pour reconnaître leur niveau de durabilité. Ces outils permettent ensuite une meilleure information et communication auprès des épargnants et des investisseurs institutionnels. Le terme de Disclosure n’est pas anodin et pousse les gestionnaires d’actifs à un fort niveau de transparence et de communication claire sur les indicateurs extra-financiers (ESG) de leur portefeuille.

Si Servane salue ces évolutions, elle insiste néanmoins sur le fait qu’ESG et Impact sont différents. Il faut distinguer, selon elle, les actifs qui ont une bonne performance ESG des entreprises et acteurs qui mettent au cœur de leur proposition de valeur la résolution d’un problème social ou environnemental. C’est le plaidoyer que porte Ring Capital au sein d’une alliance de 63 fonds européens de 18 pays de l'Union européenne, #United4Impact.

En France, c’est aussi dans cet esprit que le groupe de travail Finance à Impact de France Invest a d’ailleurs réalisé un livre blanc très pédagogique “Fonds à impact et SFDR : état des lieux des pratiques” qui permet de comprendre la distinction entre finance durable (au regard de la réglementation européenne) et investissement à impact.

La transparence qui a été amenée par ces évolutions réglementaires et ces collaborations est aussi le reflet d’une demande grandissante des épargnants et des institutionnels qui gèrent leur argent. Jean-Guillaume Peladan pense que c’est d’ailleurs un levier majeur de différenciation, même pour les sociétés de gestion d’actifs cotés. Dans la finance, il y a finalement très peu de labels vraiment rigoureux et fiables. En plus du label Finansol, Sycomore AM s’appuie notamment sur le label Greenfin. Ce label d’Etat dédié à la finance verte et géré par le Ministère de la Transition écologique a été lancé fin 2015 au moment de la COP 21 et est opéré par EY, Novethic et Afnor Certifications en tant qu’organismes certificateurs. L’audit du label Greenfin rentre dans le détail des activités financées, des critères d’exclusions du fonds, de sa gestion des controverses ESG et de sa mesure d’impact environnemental. Une initiative déclinée sur plusieurs classes d’actifs (coté, non-coté, dette privée, obligations, infrastructures, forêts, …), rare, qualitative et utile aux épargnants, selon Jean-Guillaume. Servane cite également l’exemple de Goodvest, entreprise accompagnée par l’Incubateur HEC à Station F et participation de Ring Capital, qui désintermédie l’accès à des supports financiers durables et transparents, alignés sur l’accord de Paris, et connaît une croissance impressionnante depuis sa création en 2020.
 

Conclusion

Sacré défi que de brosser l’état de l’art de la finance à impact en une heure ! Au-delà des images d’Epinal et des schémas préconçus, cette table ronde a permis d’aborder avec franchise les enjeux spécifiques des investisseurs face à l’impact ainsi que les défis réels, les fausses excuses et les bons outils pour s’atteler à la mesure d’impact. En prenant à bras le corps les enjeux d’intentionnalité, d’additionnalité, de mesure les acteurs de la finance à impact s’attellent à définir de nouvelles règles du jeu pour le monde de l’investissement. Et ce, au bénéfice des entrepreneurs, des épargnants, des investisseurs institutionnels et des citoyens.