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L'école

Nouvelle étude HEC Paris : Donner plus de pouvoir aux COO stimule les gains des actionnaires et réduit le risque lié au cours des actions

Nouvelle étude HEC Paris : Donner plus de pouvoir aux COO stimule les gains des actionnaires et réduit le risque lié au cours des actions

Une nouvelle étude menée par HEC Paris révèle que donner plus de pouvoir aux directeurs généraux délégués (COO) profite particulièrement aux jeunes entreprises et à celles confrontées à des marchés instables.

Le professeur Ali Shantia (HEC Paris) remet en question les idées reçues sur les véritables moteurs de la création de valeur pour les actionnaires dans les grandes entreprises. Alors que les directeurs financiers (CFO) et directeurs généraux (CEO) monopolisent généralement les décisions stratégiques et l’attention des investisseurs, cette recherche montre que les responsables des opérations — en particulier les directeurs opérationnels (COO) — peuvent jouer un rôle bien plus déterminant qu’on ne le pensait.

Menée en collaboration avec des chercheurs du Foster College of Business et de l’ESSEC, l’étude révèle que lorsque les COO et autres responsables des opérations gagnent en influence au sein de l’équipe de direction, leur entreprise ne se contente pas de mieux fonctionner : elle crée aussi davantage de valeur. Pour une entreprise moyenne, renforcer le pouvoir des cadres opérationnels entraîne une hausse d’environ 1,3 % de la valorisation boursière, soit un gain de 89,8 millions de dollars pour une société évaluée à 6,84 milliards. En parallèle, la volatilité du cours de l’action diminue d’environ 5 %, rendant les rendements plus prévisibles pour les investisseurs.

Ces effets sont particulièrement marqués dans les jeunes entreprises et les secteurs confrontés à une forte instabilité des marchés : leur capacité à prendre des décisions rapidement et à rester agile est alors essentielle pour préserver compétitivité et stabilité.

« Les responsables des opérations sont souvent perçus comme de simples exécutants en coulisses, mais les données racontent une tout autre histoire », explique le professeur Ali Shantia. « Lorsqu’ils ont réellement voix au chapitre dans les décisions stratégiques, les entreprises ne se contentent pas de mieux fonctionner : elles gagnent en valeur et deviennent moins exposées aux fluctuations imprévisibles. Un double avantage que les conseils d’administration et les investisseurs devraient prendre très au sérieux. »

L’article intitulé « Effects of operations executives’ power on shareholder wealth », publié dans l’International Journal of Production Economics, repose sur une analyse de plus de vingt ans portant sur plus de 1 100 entreprises manufacturières américaines cotées en bourse entre 1998 et 2018. Il introduit une mesure multidimensionnelle du pouvoir des responsables des opérations, offrant une image détaillée de l'influence qu'ils détiennent au sein de leur comité de direction et de l’évolution de ce pouvoir au fil du temps. Cette recherche s’inscrit dans une littérature croissante à la croisée des chemins des opérations et de la finance. Elle répond aussi aux appels en faveur d’une meilleure intégration des enjeux opérationnels dans la stratégie d’entreprise, à un moment où agilité, résilience et capacité d’exécution sont devenues décisives.